Actualisation du SAGE

 

Le Sage du Lay a été approuvé en 2011. Pour pouvoir être compatible avec le SDAGE 2022-2027, la CLE doit mener plusieurs études dont 4 ont été jugées prioritaires :

  • Evaluation du taux d’étagement
  • Inventaire des têtes de bassins versants
  • Identification et hiérarchisation des sources de pollutions bactériologiques
  • Analyse des volumes prélevables

 

 

Evaluation du taux d'étagement

 

 

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Les différents ouvrages créés sur les cours d’eau : moulins, seuils, chaussées… peuvent créer une rupture de la continuité écologique, en empêchant leur franchissement par les espèces piscicoles. Ils participent également à l’appauvrissement de la qualité des cours d’eau.

Le SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027 demande aux SAGE d’évaluer le taux d’étagement des masses d’eau de leur territoire afin d’identifier celles présentant des dysfonctionnements hydromorphologiques liés à la présence d’ouvrages transversaux et d’intégrer un objectif de réduction de ce taux d’étagement.

Le taux d’étagement est un rapport entre le cumul des hauteurs de chutes artificielles et la dénivelée du profil en long du cours d’eau. Il se calcule en pourcentage. Lorsqu’il se rapproche de 100%, cela signifie qu’une majeure partie du linéaire de cours d’eau se définit par la présence d’ouvrages à retenue d’eau. L’OFB considère qu’à partir de 40%, la composition du peuplement est dégradée.

 

 

                                                             

                                                                                  Représentation graphique du taux d'étagement 

 

 

 

 

Le SMBL a initié l’évaluation de ce taux d’étagement en 2019.

561 ouvrages ont été recensés sur le bassin, dont 372 sur des rangs de Strahler supérieurs à 2, et donc compatibles avec une détermination du taux d’étagement.

3 sous-bassins versants ont été étudiés dans le détail : le Petit Lay, le Grand Lay et la Smagne. Ces trois sous-bassins versants comprennent de très nombreux ouvrages et les informations étaient suffisantes pour élaborer une  base de données.

La détermination des hauteurs de chute a été réalisée sur le terrain, afin de ne prendre en compte que les ouvrages dont la hauteur de chute était supérieure à 20 cm (hauteur limite pour le franchissement piscicole). Le taux d’étagement a ensuite été calculé pour chaque masse d’eau et par cours d’eau.

 

Inventaire et hiérarchie des têtes de bassins versants
 

Les têtes de bassins versants (TDBV) sont définies comme les bassins versants des cours d’eau de premier et de second rang de Strahler. Ce sont les bassins des cours d’eau les plus en amont du réseau hydrographique et représentent environ les deux tiers de celui-ci. Ces cours d’eau peuvent avoir un écoulement intermittent (certains s’assèchent pendant la période estivale) et ont parfois un lit de quelques dizaines de centimètres.

Elles assurent de nombreuses fonctionnalités :

  • Hydrologique : en contribuant à près de 70% du volume total d’eau sur l’ensemble du réseau hydrographique
  • Epuratrice : grâce aux relations avec les milieux associés au réseau hydrographique. Elles ont notamment un fort pouvoir dégradant sur les nitrates
  • Biodiversité : elles sont des zones d’habitats et de refuges pour un grand nombre d’espèces faunistiques et floristiques, notamment endémiques.
  • Hydromorphologie : elles sont les zones de production sédimentaires des cours d’eau

Ce sont des espaces très peu pris en compte dans la règlementation, très sensibles aux altérations et régulièrement dégradés par des aménagements : dégradation ou suppression de zones humides, urbanisation, certaines pratiques agricoles ou sylvicoles, atteintes à la continuité écologique, recalibrages…

L’étude menée par le SMBL en 2021 avait pour but de répondre à la demande du SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021. Il demandait aux SAGE d’inventorier les têtes de bassin et de les hiérarchiser afin d’intégrer leurs enjeux dans les programmes d’actions, en sensibilisant sur l’intérêt de leur préservation.

631 têtes de bassin versant ont été recensées sur le bassin du Lay, ce qui représente 55.3% de la surface totale du bassin versant.

Afin d’identifier les secteurs à fort enjeux, les TDBV ont été hiérarchisées, selon 4 critères :

  • Présente sur un bassin d’Alimentation en Eau Potable
  • Localisée sur une masse d’eau prioritaire (au titre du PAOT)
  • Traversée par une cours d’eau inscrit « réservoir biologique »
  • Présence d’une zone de frayère d’une espèce classée « à enjeu biodiversité »

Leur vulnérabilité a également été évaluée selon :

  • La position sur le BV
  • Le taux d’imperméabilisation de la TDBV
  • La densité du réseau hydrographique
  • Le taux de cours d’eau avec ripisylve
  • La densité de zones humides
  • Le taux de prairies et de boisement
  • Le taux de plans d’eau
  • La densité de haies dans la TDBV

Les TDBV prioritaires sont celles présentant au moins trois enjeux. 8 TDBV sont concernées, ce qui représente une superficie de 49km². 2 sont présentes sur le sous-bassin versant du Graon et 6 sur le sous-bassin versant du Grand Lay. En croisant les enjeux avec la note de vulnérabilité, on obtient un état qui permettra d’orienter les actions à mettre en œuvre.

Les TDBV prioritaires du Graon ont un niveau de vulnérabilité très faible, en comparaison de celles sur le Grand Lay dont le niveau de vulnérabilité est de faible à fort.

Le programme de travaux du Lay amont, signé en 2022 a pris en compte ces TDBV prioritaires et a fléché plusieurs actions sur ces territoires.

 

            

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 Identification et hiérarchisation des sources de pollutions bactériologiques

L’estuaire du Lay se jette dans le Pertuis Breton, qui est l’un des principaux sites de production conchylicole des Pays de la Loire et représente ainsi une activité économique patrimoniale pour le territoire.

Cette activité a besoin des apports du Lay pour sa production, mais elle est également tributaire de la qualité des apports qu’elle reçoit. En effet, une concentration bactérienne trop importante, et notamment de la bactérie Escherichia coli, peut entraîner la mortalité des coquillages.

Les zones de production conchylicoles sont classées en fonction de leur qualité, un classement A signifie que la production peut être consommée directement, les classements B et C nécessitent des traitements avant commercialisation et le classement D empêche toute pêche ou élevage. Ces classements ont donc des conséquences économiques sur les producteurs.

Depuis 2009, le classement sanitaire des zones conchylicoles du Lay se dégradent. Sur ces 6 sites, seuls 2 sont en catégorie A, 3 sont en catégorie B et le dernier est classé B pendant la période hivernal et A en période estivale.

Le SDAGE Loire Bretagne 2016-2021 a rédigé une orientation spécifique demandant aux SAGE de restaurer et/ou de protéger la qualité sanitaire des eaux de zones conchylicoles et de pêche à pied professionnelles. Le SAGE Lay a traduit cette orientation dans une disposition, fixant un objectif de qualité A sur deux sites : « Lotissement des filières du Pertuis Breton » et « Côte de l’Aiguillon ».

Pour répondre à cet objectif, la CLE du SAGE a lancé un pré-diagnostic en 2017 . Les objectifs étaient d’identifier l’origine des pics de pollution bactériologique de l’estuaire, d’étudier la qualité bactériologique de deux canaux et de renforcer la connaissance et le suivi bactériologique sur les principaux affluents du Lay. En effet, il existait déjà un historique de suivi sur le bassin :

  • Le réseau REMI (Réseau de contrôle Microbiologique), créé par l’Ifremer, depuis les années 1990, analyse la chair et le liquide intervalvaire des coquillages.
  • Le réseau Apports en Mer, géré par la DDTM 85 et le Département de Vendée depuis 2006, suit différents points depuis le barrage de Moricq jusqu’à la sortie de l’estuaire, ainsi que les canaux se déversant dans la Baie de l’Aiguillon.
  • Le réseau du Département de Vendée, qui a couplé à ses analyses habituelles la recherche d’E. coli, de 2017 à 2020.

Les analyses des résultats de ces réseaux ont permis de déterminer que les concentrations bactériologiques étaient liées aux apports du bassin versant, essentiellement lors des périodes pluvieuses. La qualité des canaux rejoignant la baie de l’Aiguillon est bonne.

L’analyse réalisée sur l’eau sortant des barrages d’alimentation en eau potable a également permis de constater que le temps passé dans le barrage fait considérablement diminuer la concentration bactériologique, puisqu’elle est quasiment nulle en sortie de barrage.

L’étape suivante est la modélisation des flux bactériologiques afin de hiérarchiser et mesurer la contribution de chaque source de pollution et de construire des scénarios réalistes puis d’établir un plan d’action hiérarchisé, tout en intégrant les acteurs territoriaux.

Cette modélisation a été lancée à l’automne 2022. Elle est financée à 50% par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et à 10% par le Département de Vendée.

 

 

 Analyse des volumes prélevables

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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 Le bassin versant du Lay est classé en Zone de Répartition1 des Eaux depuis 1995, à ce titre, le SDAGE Loire-Bretagne exige la définition de volumes prélevables pour les différents usages du territoire.

Le SDAGE permet aux SAGE d’adapter le cadre de gestion de certains prélèvements afin de « déterminer les paramètres sur lesquels influer pour atteindre une gestion équilibrée ou un retour à l’équilibre quantitatif et au bon état écologique ». La réalisation d’une étude HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages et Climat) permet ses adaptations, les conclusions  de l’étude seront ensuite traduites dans le les documents du SAGE.  

L’étude HMUC lancée sur le bassin du Lay doit donc permettre de :

  • Mieux comprendre le fonctionnement hydrologique du bassin
  • Mieux évaluer la disponibilité de la ressource
  • Identifier les moyens pour rétablir l’équilibre entre besoins des usages et des milieux.

Le bassin du Lay est divisé en plusieurs zones géographiques qui seront abordés de manière différentes dans l’étude :

  • Les secteurs du Lay non réalimenté
  • Le secteur du Lay réalimenté
  • Le secteur de marais
  • Le secteur de la nappe

L’étude HMUC est lancée depuis le printemps 2023, elle est subventionnée à 80% par l’Agence de l’Eau et à 20% par l’Etat, dans le cadre du Plan de Relance.



 

 


1Une Zone de Répartition des Eaux est un territoire sur lequel la ressource en eau disponible naturelle est inférieure aux besoins du territoire. Une ZRE fait l’objet de mesures particulières, afin de sécuriser l’alimentation en eau potable en premier lieu, mais également pour assurer l’ensemble des activités économiques.